Édition du lundi 7 juin 2004
Européennes : selon un sondage, 49% des électeurs européens sont certains d'aller voter
A une semaine du scrutin européen, l'absence de mobilisation inquiète tant le président Jacques Chirac que la Commission européenne et les ministres des Affaires étrangères des 25 pays membres, tous enjoignant les électeurs à aller voter.
Plusieurs sondages laissent penser en effet que les Européens, qui s'étaient déjà beaucoup abstenus en 1999 (moins d'un sur deux s'était déplacé), ne soient pas plus mobilisés pour le 13 juin. Selon le dernier EOS Gallup, 49% des électeurs européens sont certains d'aller voter.
La Commission souhaite la participation la plus large pour donner une "légitimité démocratique maximum" au Parlement européen. Dans leur appel, les ministres des 25 soulignent que celui-ci "est un acteur clé de la construction européenne" et lancent aux électeurs : "Ne laissez pas votre avenir se décider sans vous".
Dans ce tableau, les Français, qui doivent envoyer 78 eurodéputés à Strasbourg (au lieu de 87 en 1999), sont à l'unisson. Ils sont 65% à se dire "pas intéressés" par ce scrutin (SOFRES) et sont une petite moitié à être sûrs d'aller voter.
Jacques Chirac les a appelés "à prendre conscience de l'importance de leur vote" et souhaité que les eurodéputés français soient "plus actifs" et "plus forts". Invité lundi soir sur LCI, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin devrait plaider en ce sens.
Selon une synthèse des sondages (SOFRES, IFOP, BVA, CSA et IPSOS) de mars à mai, le score des formations de gauche (PS, PCF, PRG, Verts) se situerait entre 39 et 43%, avec un PS aux alentours de 27%. Celui de la droite oscillerait de 35 à 38%, avec une UMP créditée d'environ 18%. Les chasseurs de CPNT recueilleraient de 2 à 4% des suffrages.
A l'extrême droite, le FN aurait de 11 à 14% des voix et à l'opposé, les listes LO-LCR recueilleraient de 4 à 6%.
Comme aux régionales, près des deux tiers des Français comptent exprimer leur mécontentement à l'égard du gouvernement.
Ils auront le choix entre 15 listes dans la circonscription Outre-mer et jusqu'à 28 en Ile-de-France. Sur les 168 listes, 52 sont conduites par des femmes. Cette année, pour la première fois, les partis sont tenus de présenter des listes alternant hommes et femmes.
Autre nouveauté : le découpage de la France en huit circonscriptions, officiellement destiné à rapprocher l'électeur de son eurodéputé. Mais cette modalité est dénoncée par les Verts, l'UDF et le MRC, notamment, comme restreignant l'accès aux sièges. Le patron de l'UDF François Bayrou pense même que cette loi électorale "a été faite pour nuire à des formations comme la (sienne)".
Un petit millier d'Européens en provenance des dix nouveaux Etats membres devraient pour la première fois participer à ce scrutin. Ils s'ajoutent aux plus de 160.000 autres ressortissants communautaires déjà inscrits (plus du double qu'en 1999).
Depuis une semaine, le rythme des meetings et réunions publiques s'est accéléré, parallèlement au lancement de la campagne audiovisuelle officielle. Mais dans l'ensemble le débat est peu tourné vers l'Europe et prend parfois des allures polémiques.</
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